abeille
abeille

Sale temps pour les abeilles

Aidons-les en jardinant malin !

Les temps sont durs pour les abeilles. Près d’un tiers d’entre elles n’a pas passé l’hiver. Sans elles, il n’y aurait pas de miel ni de pollinisation de cultures vivrières importantes. Veillons à leur survie… Aidez les abeilles et Signez la pétition

Pour la plupart des apiculteurs, la principale raison d’élever des abeilles, c’est le miel. Je n’ai rien contre, mais on peut aussi les élever pour elles-mêmes. Pour les préserver de la manière la plus respectueuse possible“, explique Lode Devos, collègue chez Greenpeace et passionné d’abeilles. Il opte pour “l’apiculture naturelle”, qui permet aux abeilles de vivre dans une ruche d’une façon aussi proche que possible de la vie sauvage.

Malheureusement, cette démarche s’avère très compliquée dans nos régions. “Nos abeilles sont cernées de tous côtés par des menaces, qu’il s’agisse de la pollution ou de la dégradation progressive de la biodiversité”, estime Lode.


Conseils pour un jardin respectueux des abeilles

“Il n’est pas nécessaire que tout le monde se lance avec ferveur dans l’apiculture”, souligne Lode Devos. Toutefois, il donne quelques conseils pour rendre les jardins accueillant pour les abeilles :

  • Veillez à disposer toute l’année de plantes en fleurs. Pourquoi pas aussi sur une terrasse ou un appui de fenêtre, si vous habitez en ville?
  • Combinez les couvre-sol, les plantes, les arbustes et les arbres afin d’obtenir un jardin en plusieurs strates.
  • Construisez (ou achetez) un hôtel à abeilles pour les abeilles solitaires.
  • Optez pour des plants et semences biologiques.
  • Placez à l’extérieur une coupe d’eau que vous renouvellerez régulièrement, s’il n’y a aucun étang ou point d’eau à proximité.

Triste record pour la Belgique

Lode a l’impression que l’année sera catastrophique pour les abeilles, alors que le malaise ne date pourtant pas d’hier. Depuis 1998, le programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) reçoit de la part des apiculteurs européens des rapports sur la diminution et la mortalité anormales dans leurs colonies. Notre pays détient même un record : plus d’un tiers de toutes les abeilles ne survivent pas jusqu’au printemps !

Cette mortalité des abeilles menace aussi notre sécurité alimentaire. Sur les 100 cultures vivrières qui fournissent 90% de toute la nourriture dans le monde, 70% sont pollinisés par les abeilles et espèces apparentées (selon le PNUE). La culture des fruits et légumes  (avec entre autres les pommes, les haricots, les tomates et les potirons) est largement dépendante de la pollinisation par les animaux.

Interdiction des pesticides

La mortalité anormale des abeilles a plusieurs causes. Pratiquement tous les experts pointent une nourriture insuffisante – et trop limitée – et le recours aux pesticides. En fonction du type et de la dose de pesticide, les abeilles meurent immédiatement ou à plus long terme des suites des effets secondaires. Elles développent une plus grande sensibilité aux maladies, elles perdent leur sens de l’orientation et ne parviennent plus à retrouver leur ruche, elles oublient les odeurs des fleurs et ne reconnaissent plus leur propre nid. En 2013, la Commission européenne a interdit trois substances appartenant au groupe des néonicotinoïdes. C’est une première étape, mais la mesure ne suffira pas à enrayer le déclin massif des abeilles. Greenpeace demande l’interdiction de tous les poisons agricoles nocifs pour les abeilles et les autres insectes pollinisateurs.

La mortalité des abeilles est une des conséquences les plus claires des dérives de notre système agricole, qui pollue l’environnement et nuit aux pollinisateurs naturels. Alors que les abeilles et autres pollinisateurs sont justement les meilleurs alliés naturels des agriculteurs“, affirme Lode.

Si les abeilles disparaissent, c’est près d’un tiers de la production alimentaire mondiale qui est menacé

Et la floriculture ?

Grâce à l’agriculture écologique, nous pouvons bannir progressivement le recours aux pesticides. Dans la pépinière De Bierkreek, dans la province néerlandaise de Zélande, les propriétaires cultivent des roses avec l’aide de la nature: guêpes, chenilles et même pucerons sont les bienvenus sur l’exploitation. Un autre exemple est le projet néerlandais « Bloeiend Bedrijf », dans le cadre duquel 600 agriculteurs ont aménagé ensemble 1.000 kilomètres de florissantes bordures de champs. Deux ans plus tard, 70% des agriculteurs ont considérablement réduit leur utilisation de pesticides.

Le secteur de la floriculture doit lui aussi se remettre en question. Nous sommes parvenus à convaincre le leader du marché aux Pays-Bas, Intratuin, de retirer de ses rayons neuf pesticides mortels pour les abeilles. En outre, l’enseigne a promis que ses plantes seraient exemptes de ces mêmes substances toxiques d’ici six ans. C’est désormais au tour des autres chaînes de magasins de suivre ce bon exemple, et à nous de ne pas relâcher la pression.

Voir l’article sur le site de GreenPeace – G.mag 14 | Sale temps pour les abeilles.

Enregistrer

Laisser un commentaire