Ferme Philosophique en Permaculture

NousmodifieC’est l’histoire de deux jeunes citadins, profondément préoccupés par le défi écologique de leur époque. Elise était artiste-peintre ; Guilhem faisait de la recherche et de l’enseignement sur le développement durable à l’Université. A vingt ans nous voulions changer le monde ; à trente ans nous réalisons que notre mode de vie réel, au quotidien, n’est pas vraiment en phase avec nos convictions. Nous décidons alors de passer plus concrètement à l’acte ; de prendre soin par nos gestes d’un petit lopin de terre, plutôt que de réfléchir abstraitement à sauver la planète. Nous souhaitons pouvoir dire, à la fin de notre vie, avoir changé concrètement quelque chose, à notre échelle ; un petit coin du monde pour les générations futures.

 

Se former : auprès des pionniers, Pierre Rabhi et la ferme du Bec Hellouin

Mais par où commencer, quand on est citadin et qu’on ignore tout de la vie à la campagne, de ses gestes et pratiques ? Nous avons pris le temps de d’abord nous former. Nous sommes partis nous immerger un an à la ferme biologique du Bec Hellouin, en Normandie. Là, sur ce lieu vainqueur du prix de l’agriculture durable en 2014 et travaillant en collaboration avec l’INRA, nous nous initions à des techniques agro-écologiques novatrices.

 

Cours de maraichage permaculture avec Charles Hervé Gruyer
Cours de maraichage permaculturel avec Charles Hervé Gruyer à la ferme du Bec Hellouin

Notre source d’inspiration, c’est également la voie tracée par Pierre Rabhi, alliant l’agriculture avec la spiritualité, les travaux paysans avec l’art et la pensée. Terre et Ciel réunies. Ainsi avons-nous fait nos classes. Mais où ensuite se mettre à l’œuvre ?

S’installer : retourner sur la terre familiale

Il y avait là-haut, en plein cœur des Cévennes, quelque terrain appartenant à la famille. Un de ces vieux hameaux sur les pentes escarpées, abandonnés après la guerre, par manque de rentabilité. Sur cette terre s’était installée la grand-mère de Guilhem, à l’âge de la retraire ; sous cette terre elle repose maintenant, après avoir œuvré presque quatre décennies pour la remettre en vie. En plein cœur du parc naturel des Cévennes, sur la petite commune de Vébron, de moins de 200 habitants, dans ces paysages d’agro-pastoralisme devenus patrimoine mondial de l’humanité, nous avons décidé à notre tour de venir nous installer.

 

Lieu-dit Solpérière, dans les Cévennes
Lieu-dit Solpérière, dans les Cévennes

Nous en sommes convaincus : oui de tels territoires de moyennes montagnes se sont montrés en retard lors de la révolution industrielle, dans cette course à la modernité qui a conduit notre modèle agricole aux fermes-usines que nous connaissons aujourd’hui. Mais c’est là finalement une chance. Car ce modèle industriel pose aujourd’hui questions dans la manière dont nous traitons plantes, sol et animaux. Pour nous, ces mêmes territoires, soi-disant en retard, peuvent devenir maintenant avant-gardiste dans la révolution agro-écologique en cours. Car épargnés par les dégâts commis ailleurs, ils vont pouvoir se consacrer à l’élaboration d’une nouvelle forme d’agriculture, celle de demain. Une agriculture qui ne lutte pas contre la Nature, mais qui coopère avec elle. Une agriculture amie de la sagesse.

 

Innover : l’idée d’une ferme philosophique

Van Gogh Le Semeur 1888
Van Gogh Le Semeur 1888

C’est dans ce contexte que nous en venons à forger le concept de ferme philosophique. Qu’est-ce que c’est ? C’est un lieu où le paysan est philosophe et le philosophe paysan. Un lieu où le paysan est philosophe parce qu’en tant que cultivateur, il prend le temps d’observer la nature, préfère s’appuyer sur son fonctionnement spontané plutôt que de chercher systématiquement à intervenir et à la maitriser par la force. Un lieu où le paysan aménage son système agraire en s’inspirant des écosystèmes naturels, misant sur une diversité d’éléments, en interaction positive les uns avec les autres. Ces principes sont ceux de la permaculture : une agriculture qui, comme le philosophe, aime la sagesse, et ai animé d’un esprit de respect et de coopération avec la nature.

 

 

Jardin Mandala: des buttes orientées selon les directions cardinales
Jardin Mandala: des buttes orientées selon les directions cardinales

Mais une ferme philosophique c’est aussi un lieu où le philosophe vient se faire paysan. Un lieu où le penseur, engagé dans une critique de la représentation rationaliste et technoscientifique de la nature, que nous héritons de notre culture occidentale moderne, se met en quête d’une nouvelle entente du phénomène nature en changeant de méthode : non pas en réfléchissant in abstracto, mais en s’immergeant auprès de la nature, en mettant les mains dans la terre, en vivant avec les animaux, en mettant lui-même son corps d’humain en jeu pour éprouver à nouveau frais le monde. Ce sont de tels séjours d’éducation à l’environnement, non plus en salle de classe mais en pleine nature, non plus simplement en esprit, mais aussi en immersion physique, que va proposer ce lieu.

 

Un exemple pour nous de paysan ami de la sagesse: Fukuoka
Un exemple pour nous de paysan ami de la sagesse: Fukuoka

Tel est notre projet de création d’une ferme philosophique : nourrir le corps, en redonnant à cette ancienne terre son antique vocation paysanne, en y développant à nouveau une production agricole, grâce aux techniques innovantes de la permaculture, pour alimenter la population locale en nourriture saine ; mais aussi nourrir l’esprit, en profitant de la beauté et de la force de caractère de ce paysage sauvage, pour travailler sur notre conscience du monde, accueillir du public et s’éduquer à l’environnement directement en pleine nature.

 

Financer le projet : une campagne solidaire en cours

Les différentes étapes à financer pour la réalisation du projet
Les différentes étapes à financer pour la réalisation du projet

L’agriculture et l’accueil : deux forces du développement économique du territoire lozérien. Pour réaliser ce projet original de ferme philosophique, nous travaillons en collaboration avec les partenaires du territoire. Partenaires politiques (commune, communauté de communes, département, région), partenaires agricoles (ALODEAR, Chambre d’Agriculture, CFPPA, TerraRura, CIVAM) ; partenaires d’éducation à l’environnement (SupAgro Florac, Parc National des Cévennes, Réseau REEL). Nous sommes suivis par l’AIRDIE pour assurer la viabilité financière de notre projet.

 

 

Un premier palier déjà franchi: l'acquisition d'un petit troupeau de brebis
Un premier palier déjà franchi: l’acquisition d’un petit troupeau de brebis

Comme beaucoup de jeunes qui démarrent, nous n’avons pas de capital initial. Aussi avons-nous décidé de faire appel à la communauté des citoyens pour nous aider dans notre passage à l’acte. Pour trouver du soutien dans le financement de notre activité, nous menons actuellement une campagne de financement participatif. Jusqu’à présent avec succès. Notre projet, visible sur la plate forme KissKissBankBank, a déjà mobilisé un large public : plus de 3000 partages de notre vidéo, plus de 130 contributeurs ! Une forte mobilisation en faveur de ce projet qui nous a déjà permis de dépasser notre objectif initial minimal de 10000 euros.

 

 

Fortement encouragés dans notre activité, nous espérons pouvoir atteindre un deuxième objectif de 15000 euros, ce qui nous permettrait d’asseoir notre projet ambitieux sur des bases solides.

Cette campagne de soutien s’achève le 22 novembre. Plus de détail, en vidéo : Découvrir le Projet

A bientôt et merci de votre attention!

Elise & Guilhem – Visiter la Page Facebook

 

 

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