Ne pas rêver les écolieux

La Parole aux Internautes : Ce texte, rédigé par Frédéric du groupe “Vers l’EcoLieu”, invite à la réflexion les personnes envisageant la création d’un EcoVillage. S’avérant parfois sévère, la démarche n’en est pas moins noble : pousser les porteurs de projet à se poser les bonnes questions, et à appréhender chaque point de la vie en communauté, des impacts d’un projet collectif, sur la personne, comme sur l’environnement, afin d’éviter les fausses routes. Nous avons pris l’initiative d’illustrer l’article d’œuvres littéraires en relation avec le sujet. Vous en souhaitant bonne lecture.


“Ne Pas Rêver Les EcoLieux”


Les écovillages suscitent de plus en plus d’intérêt, dans toutes les tranches d’âge que j’ai pu rencontrer. L’idée d’habiter à la campagne, avec des amis, de créer du nouveau, de compter… est séduisante. Je constate qu’il y a beaucoup d’envies mais relativement peu de réalisations. Le changement fait peur. L’écovillage est fantasmé, grandi, rendu irréel. L’idéalisme fait fuir les pragmatiques et ceux qui ont un fort besoin de sécurité. Les rêveurs se retrouvent entre eux, montent leurs rêves en épingle. Les rêves confrontés à la réalité déçoivent ou s’effondrent, parfois même avant de l’avoir touchée. Aux Etats-Unis 90 % des projets d’écovillages aboutissent à des échecs (Vivre autrement, D.L. Christian).

Pour construire solidement un projet, il faut s’appliquer à coller au réaliste, ne pas se mentir. C’est pourquoi je souhaite ci-dessous désamorcer au maximum la création de rêves irréalistes. Ce texte a été écrit dans ce but, il s’attarde sur les défauts, sans mentionner les qualités.

Pourquoi faut-il juger et critiquer?

L’idée que le jugement est quelque chose de négatif est répandue. Le jugement est le fondement de toute démarche d’analyse. Quand je vois un objet sphérique et lisse, je juge que c’est une balle. Ne pas juger c’est ne pas penser, n’agir que par instinct. Le jugement, en soi, est donc neutre de charge morale. La notion d’immoralité du jugement est issue d’un malentendu : un jugement a priori, basé sur l’inconscient ou l’émotionnel, ne doit pas être le fondement de nos croyances et de nos décisions morales. Un jugement basé sur l’expérience, le rationnel, la démarche scientifique est au contraire nécessaire pour sortir de ses illusions, comprendre le monde et agir de manière efficace.

Le jugement est donc nécessaire, mais faut-il le partager ? Faut-il critiquer ? Qu’est-ce qu’une bonne critique ?

Une critique n’est pas en soi une agression. La critique est une occasion pour celui qui la reçoit de découvrir une autre manière de voir les choses, de l’incorporer dans sa propre conception du monde et d’améliorer ses schémas de pensée. Pour atteindre ces buts, une critique doit prendre en compte l’ensemble des points suivants (attention on part de loin, à partir d’exemples de mauvaises critiques):

  • permettre au destinataire de remettre en question ses conceptions (« t’es con » remet plus en question le destinataire que « t’es super »),
  • être signifiante (« t’es feignant » porte plus de sens que « t’es con »),
  • être assimilable, c’est à dire compréhensible et ne pas provoquer de rejet par son destinataire (« je trouve que tu pourrais en faire plus pour le collectif » sera mieux accueillie et prise en compte que « t’es feignant »).
  • être pertinente, apporter un élément nouveau à son destinataire (« je trouve que tu devrais passer le balais plus souvent » est plus intéressant à savoir pour un paresseux qui s’assume que « je trouve que tu pourrais en faire plus pour le collectif »).

A l’opposé d’un comportement égoïste bienveillant où l’on cherche à paraître positif, ne pas sortir l’autre de ses certitudes et ne pas se mêler de ses affaires, émettre une bonne critique est un acte altruiste, permettant de partager ce que l’on juge juste, d’enrichir la pensée de celui dont on critique les idées ou les actes et de créer une rencontre de jugements positive aux deux partis.

La population des aspirants à l’écohabitat est majoritairement poussée par des envies généreuses (écologie, cessation avec l’exploitation capitaliste…). Le rêve est la norme auto-émulatrice et la critique est rare. Il est probable que la critique y soit généralement vue comme quelque chose de négatif et contre-productif.

Pourquoi l’écovillage fait rêver ?

La pensée magique est fréquente chez les moins de cinq ans, qui croient qu’imaginer quelque chose permet de le réaliser.

Le fantasme de création d’une chose nouvelle fait se penser être quelqu’un qui compte, de pouvoir être maître de son destin et d’avoir un impact important sur les destin des autres. Le fantasme de création permet de créer de l’estime de soi. La survalorisation de l’égo se traduit parfois par des noms idéalistes et prétentieux pouvant prêter à sourire lorsque les 10 membres de “l’écovillage de l’Harmonie” règlent leurs conflits au tribunal, “Résilience encore longtemps” se désagrège après 2 ans ou les participants au projet “Autonomia” dépendent du RSA ou de dons de contributeurs.

Les modèles pour les écovillages sont divers (papous, paysans, hippies, schémas sortis des imaginaires des urbanistes, réels ou fantasmés…). Ces modèles sont presque toujours éloignés : il est possible de s’imaginer toutes sortes d’expériences sans jamais être confronté à la réalité de ce que sont ces modèles. Ces modèles peuvent être agricoles, architecturaux, sociaux, etc.. L’autonomie permet d’imaginer toutes sortes de fonctionnement de société.

Certains peuvent penser que la communauté comblera les lacunes de leurs vie: besoin d’amour, d’acceptation, de sécurité émotionnelle voire même matérielle ! Les attentes inconscientes que des personnes en situation d’échec (ressenti sur quelque plan que ce soit) font peser sur le groupe peuvent alors rejaillir sous la forme de conflits structurels à tout moment.
Si l’écovillage fait surtout rêver des personnes en difficultés économiques, c’est qu’il laisse entrevoir une solution à leurs problèmes matériels. Des habitats précaires (dont certains sont abordés ci-dessous) peuvent être construits pour moins de 5 000 euros et le travail du sol permet de subsister avec un RSA. Mais là encore, comme nous allons le voir plus en détail, quand certains veulent aller vers plus d’autonomie et finissent par vivre de l’assistance publique, d’autre ont des souhaits d’économie d’énergie mais ne finissent par n’économiser que leur investissement de départ. Qu’en est il réellement de la réalisation des idéaux d’habitat, d’écologie et de société des candidats à l’écovillage ?

Quelques exemples de rêves

Architecture : construire difficilement, petit et inhabitable

Le rêve architectural est permis par la diffusion sur le web ou dans des ouvrages spécialisés de techniques traditionnelles de construction, d’expériences originales, de la sur-diffusion du sensationnel au détriment de l’ordinaire. Le rêve porte souvent sur la création et la construction, mais plus rarement sur le fait d’habiter le logement. On retrouve ici le besoin de reconnaissance sociale (être novateur, sortir de l’ordinaire) plutôt que l’envie personnelle. Ce rêve est dangereux pour des projets collectifs, car il entraîne l’apparition de contraintes dès le début de réalisations concrètes. Un groupe nouveau et n’ayant pas démontré sa capacité de réussir collectivement est beaucoup plus fragile qu’un groupe soudé par des années d’expériences réussies. Ce qui provoque l’intérêt pour ces rêves architecturaux, l’originalité, est en soit pénalisante sur de nombreux points : difficultés pour définir un budget, trouver des savoirs faire, profiter de retours d’expériences antérieures, obtenir des matériaux, décrocher un permis de construire, souscrire à une assurance habitation… L’anticipation des conditions de vie dans ce logement peuvent avoir été éclipsées par le désir créatif. Dans l’hypothèse d’une réalisation effective, les difficultés et frustrations non anticipées peuvent ressurgir sur le collectif, alors même que la vie communautaire cherche ses bases.

Contrairement à ce qu’il se fantasme, le rêve architectural est issus de désirs égoïstes, mettant en difficulté les collectifs lorsqu’ils sont le plus vulnérable (phase de construction et début de la vie collective). En illustration, voici ce que je définis comme des rêves architecturaux :

Les tiny houses sont une catégorie d’habitats de moins de 46 m², regroupant de fait presque tous les rêves décrits ci-dessous. L’idée est de construire petit pour économiser en matériaux, chauffage et possessions matérielles. L’impossibilité de stockage est encore renforcée quand le design atypique prévoit des murs penchés, segmentés ou non isolés (les meubles trop proches moisissent).

Ces habitats sont presque toujours individuels, ce qui me paraît être signe d’une volonté d’isolement et de visibilité au dépend du pragmatisme : L’économie de matériaux et de chauffage serait beaucoup plus efficace si les murs étaient mutualisés. Imaginez un appartement construit seul : son sol, ses quatre murs et sa toiture ne profitent qu’à un seul foyer. Le déperditions thermiques se font de tous les cotés. Imaginez maintenant le même appartement au sein d’un bâtiment collectif : il est possible qu’il n’y ait qu’une seule face donnant sur l’extérieur. Sur toutes les autres faces sont mutualisées, le coût en matériaux est divisé par deux et les pertes thermiques deviennent nulles. En terme d’occupation des sols et d’étalement urbain (routes et chemins compris), l’habitat individuel, même « tiny », ne peut rivaliser avec l’habitat collectif.

Les earthships sont des bâtiments semi-enterrés apparus aux USA dans les années 70. Ceux ci sortent de leurs chaînes de recyclage des matériaux en grande quantité (2000 bouteilles, 10 000 canettes de métal, 1 400 pneus…), utilisent souvent du béton (produit avec grands rejets de CO2), sont isolés avec de la terre (alliant une forte inertie thermique externe à une mauvaise isolation). Ces bâtiments ont provoqué un engouement suffisant pour être l’objet de quelques études ayant relevé un coût élevé à la construction, une très mauvaise hygrométrie, une mauvaise régulation de la température et une revente logiquement problématique lorsque les bâtisseurs sont lassés de vivre dans une maison séduisante dans son design, mais ne remplissant ni ses objectifs environnementaux, ni ceux de qualité de vie.

Les super-adobes ou écodômes ont été perfectionnées par un architecte souhaitant améliorer les constructions de paysans iraniens. Ces maisons sont souvent construites de sacs plastiques tubulaires remplis de sable ou de terre empilés les uns sur les autres. La terre est un matériaux ayant une grande inertie thermique, ce qui permet d’obtenir une température intérieure agréable à mi-chemin entre le plus froid de la nuit et le plus chaud de l’été. Cependant, la terre, comme la pierre, est un très mauvais isolant thermique. Durant les longs hivers français, les murs auront largement le temps de refroidir. Réchauffer la pièce à une température agréable demandera de réchauffer les murs, ce qui s’avérera très énergivore. Le design convient surtout à de petites structures (habituellement 4 m de diamètre par pièce, pouvant être accolées les unes aux autres) et implique des murs penchés.

Ecologie : étalement urbain, prairies artificielles, gasoil et épouvantails

Comme son nom l’indique, l’écovillage se prétend écologique. Il doit donc inclure une préservation de l’environnement et de la vie sauvage. Il y a 2 moyens de diminuer les impacts sur le milieu d’une population : diminuer le nombre d’individus ou diminuer l’impact moyen de chaque individu. Notons que l’idéal visant à fonder une famille nombreuse au sein d’un écovillages va à l’encontre de ce premier principe (je vous conseille à ce sujet l’excellent « Moins nombreux, plus heureux »). Ce point essentiel énoncé, concentrons nous maintenant sur le second principe : l’impact moyen d’un habitant au sein d’un écovillage. Un français moyen aurait besoin de 4,6 hectares pour maintenir son niveau de vie. Nous vivons dans un pays vivant 2,5 fois au dessus de sa biocapacité estimée, pillant les anciennes colonies et les générations futures. Regardons donc si la vie dans un écovillage permettrait de limiter notre empreinte écologique, ou au contraire l’accroîtrait.

L’occupation des sols et l’artificialisation (relative) des milieux est le premier facteur à prendre en compte pour préserver la vie sauvage. Là encore, il est important de prendre en compte les aspects quantitatifs et qualitatifs. A ce titre, nous pouvons constater qu’un immeuble urbain artificialise complètement son emprise au sol, contrairement à un earthship (ou trou de hobbit) dont la toiture est au niveau du sol et autorise la pousse d’une végétation basse. Plus un habitat est dense par rapport à sa surface rapportée au sol, plus son empreinte écologique intrinsèque est faible. Mais la surface d’une habitation ne pèse pas lourd face aux 46 000 m² dont le français moyen a besoin. Une petite maison intégrée dans le paysage mais mal isolée aura un impact par habitant bien plus lourd qu’un bâtiment moderne urbain !

A la surface négligeable occupée par l’habitat, il faut ajouter les occupations au sol des routes, bâtiments de services et d’industries, et les espaces de « nature aménagée » (champs, prairies, forêts exploitées et forêts permettant le stockage de CO2). Il n’y a que pour cette dernière catégorie que la qualité de l’occupation du sol rentre considérablement en compte. Une agriculture conventionnelle peut provoquer une dégradation durable des sols, un rejet d’équivalents CO2 supplémentaire et jusqu’à l’extermination de la vie microbienne, alors qu’un champ cultivé en agroécologie peut être un milieu biologiquement riche stockant du carbone chaque année. Ce dernier aspect est largement pris en compte dans la plupart des projets d’écovillages.

Pour être ciblée et efficace, la recherche d’une diminution des nuisances humaines sur l’écosystème doit nécessairement prendre en compte l’importance des composantes de l’empreinte écologique. L’énergie et le stockage du CO2 représentent la moitié de l’empreinte écologique française. La recherche d’un faible impact écologique doit donc chercher à diminuer la consommation d’énergie des bâtiments, la faible utilisation des transports motorisés, la consommation de produits alimentaires au moindre impact. Or, de nombreux projets proposent justement des habitats individuels mal isolés, un habitat hors agglomération rendant bien plus difficile l’autonomie vis à vis des véhicules motorisés, et négligent l’importance d’une alimentation non carnée ! Si on ajoute à ça l’utilisation de pâturages artificiels pour le simple agrément ou un goût pour le voyage, on peut très vite arriver à une empreinte carbonée bien pire que celle d’un citadin ! Le citadin, lui, peut habiter facilement dans un immeuble collectif, se déplacer peu (à pied, en transports en commun ou en vélo) pour aller travailler, et profiter d’une offre alimentaire locale variée. Ici encore, en tentant d’atteindre un idéal pastoral fantasmé, l’écovillage peut totalement manquer son objectif de sobriété écologique. Attention: mon propos n’est absolument pas de prôner ici un aberrant “tout ou rien”, mais de souligner que pour limiter l’empreinte écologique, les efforts les plus efficaces ne seront pas ceux ayant trait aux dimensions de l’habitat ou du potager.

Outre le risque de manquer sa cible, l’écovillage a aussi souvent la volonté d’être visible. Mais pour que cette visibilité soit bénéfique, encore faut il qu’elle ne soit pas un repoussoir vis à vis de l’opinion publique. Celle-ci a tendance à s’accrocher au moindre accroc qui dépasse pour justifier son immobilisme coupable. Les mouvements décroissants n’ont pas intérêt à montrer des modèles trop exigeants, irrationnels ou dysfonctionnels, faute de provoquer un rejet global de leurs doctrines, quelles que soient leurs modalités d’applications. Les rêveurs narcissiques risquent alors non seulement d’avoir un impact personnel négatif, mais aussi d’avoir un impact négatif sur les idéaux dont ils se réclament et sur la société dans sa globalité.

Société: Tout révolutionner, tout seul

Certains projets s’intéressent aux but à atteindre sans s’intéresser aux faits juridiques, économiques ou même (et c’est un comble) écologiques. Ceux qui pratiquent la pensée magique ont tendance à se méfier de tout ce qui mesure, planifie, gère… Ils considèrent les faits comme des opinions, ni plus ni moins valables que leurs envies et que ce que leur dicte leur instinct.

Pour d’autres, toute contractualisation sera perçue comme un manque de confiance, tout formalisme comme une atteinte à la créativité. Ils ont des idées arrêtées et sont convaincus que “ce n’est pas ça, la vie communautaire”. L’absence d’accords écrits donne un large champ à l’interprétation, l’implicite voir l’oubli… un terreau fertile pour la discorde. Il est symptomatique d’un idéalisme excessif de constater l’existence de groupes ne réalisant qu’au dernier moment l’utilité de procédures entourant le départ d’un ou plusieurs membres, les motifs pouvant être invoqués pour exiger le départ d’un membre ou encore la procédure pour la dissolution du groupe.

La plupart du temps, les motivations à la création d’un écovillage sont un rejet de certaines valeurs, d’un milieu de vie, de certains fonctionnements dans la société et d’un renoncement à changer la société par l’intérieur. Les concurrents à l’écovillage construisent alors le modèle de leur rêve, selon les théories à la mode. On peut y voir fréquemment l’indépendance alimentaire, l’autarcisme, la sociocratie, le fonctionnement par consensus, l’abolition de la propriété privée, la propriété d’usage, la décroissance, le rejet des dominations intersectionnelles, la fin de l’exploitation animale, le rejet des produits industriels, etc.. La conception d’un modèle si complet pose la question de son utilité: s’agit-il de prérequis (au risque de se retrouver finalement très peu nombreux) ou d’un idéal vers lequel tendre (ce qui peut en démotiver d’autres, au vu de la tâche à accomplir) ? Dans le second cas, le collectif risque de perdre le sens des priorités à se fixer autant d’objectifs. D’autres objectifs peuvent se révéler démotivants ou frustrants car irréalistes, comme la volonté de fonder un écovillage (et non écohameau, écolieu ou écohabitat) alors que l’on se retrouve en difficulté à rassembler 10 volontaires. A être dans une logique du tout ou rien, on se retrouve très vite avec rien.

A titre d’exemple d’idéalisme engendrant le pire, le fonctionnement par consensus avec unanimité est assez répandu. Ce fonctionnement est choisi par soucis d’équité, respect mutuel, confiance, compassion et égalité. Malheureusement il est très facile d’aboutir à exactement le contraire via la tyrannie de la minorité, donnant un pouvoir disproportionné aux défenseurs du statu quo, créant des situations de décisions à l’usure, de la rancœur et éloignant les membres moteurs du groupe en premier.

La volonté de faire plutôt que d’agir, de se mettre en avant, entraîne l’apparition de nombreuses initiatives isolées. Il est difficile de pouvoir fonder un village si le morcellement des volontés entraine une concurrence de fait entre des projets. Ces projets peuvent avoir des objectifs affichés communs, les égos des initiateurs ne tolèrent pas de se voir spoliés de leur “création” et de se subordonner à un collectif. De nombreuses structures existent pour permettre de s’appuyer sur les connaissances et les structures pré-existantes, mais c’est comme si chaque nouveau “cowboy” porteur de projet avait pour ambition de créer une nouvelle structure d’aide aux collectifs ou plateforme de communication. Comme si ces porteurs de projet refusaient de voir que ces structures n’ont aucun intérêt si personne ne les utilise.

La volonté de faire du neuf peut aussi parfois entrainer à négliger les expériences passées. Pourtant, l’idée de fondation de collectifs était certainement à l’origine de la création de la majorité des villes et villages français. La soutenabilité écologique d’un village de 1900 n’a pas grand chose à envier aux meilleures réalisations actuelles dans ce domaine. L’anarchisme n’a pas attendu le XXIième siècle pour remettre en question la nécessité d’une autorité et proposer d’innombrables principes de fonctionnement… Malgré l’ambition que certains leaders en manque d’amour propre affichent, n’oublions pas que de nombreux idéalistes nous ont précédé et que ceux qui négligent les enseignements de l’histoire seront condamnés à la répéter.

Un grand merci à Fréderic pour sa participation sur Permatheque. Nous vous invitons à découvrir la page web du groupe Vers l’Ecolieu


Note de Permatheque :

Nous aimerions beaucoup avoir l’avis de personne ayant réalisé ce projet ou y aspirant afin d’étayer le sujet, n’hésitez pas à nous faire part de vos impressions sur l’article ainsi que de vos expériences. Avec tous nos remerciements.

Pour étayer l’article, quelques sources d’informations supplémentaires pour approfondir vos recherches sur le sujet :

Passerelle Eco : Réseau d’Alternatives EcoVillageoises
Caravane des Alternatives : Fichier PDF répertoire d’EcoLieux et autres alternatives
EcoVillage Global : Réseau d’Annonce de la Passerelle Eco
Oasis en Tous Lieux : Réseau d’Initiatives Communautaires
Caracoles de Suc : Ferme collective autogérée en Ardèche
EcoLieux de France : Liste répertoriant des EcoLieux triés par situation géographique
A la Conquete des Villages Abandonnés : Article paru sur le site Les Moutons Enragés
La Ferme du Collet : EcoLieu dans l’arrière pays Niçois accueillant les visiteurs dans un but pédagogique

 

10 Comments

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  1. Bonjour, Je découvre ton article en visitant ton blog très intéressant … Merci !
    Pour ce qui est des écovillages, il en existe qquns qui fonctionnent très bien comme celui d’Auroville (Ecoville !) en Inde co-créé par une française ou Damanhur en Italie ou Findhorn en Ecosse ; Tous ont ce point commun de s’être construits autours d’un mouvement spirituel fort, évinçant ainsi les problèmes d’égos personnels … De fait, ils proposent des stages de développement personnel, méditation, yoga … ce qui nous semble à nous, réseau français, fondamental.
    Ici, en France, la notion de “spirituel” manque cruellement au sein de notre société très marquée par l’empreinte judéo-chrétienne. De+ le matérialisme est martelé dans tous les inconscients ainsi que la “peur de manquer” qui va de pair … Patience, patience, nos jeunes se libéreront peut-être plus facilement que nous ; Espérons-le. Nos prochains programmes de formation vont re-introduire des jeux de rôles et travail d’introspection (ns le faisions déjà dans les années 90).
    Bienvenue à chacun !

  2. Excellent écrit, très pragmatique. Toutefois, l’auto-critique ne pose pas de problème. mais critiquer les autres c’est délicat. Il faut agir avec beaucoup de tact. Idéalement, on attend que les gens posent des questions, sollicitent notre aide, nos conseils. Car là ils seront aptes à recevoir l’aide et les conseils qu’on leurs offre. Sinon, la critique, si juste soit-elle, sera rejetée, et on n’aura pas accompli notre but altruiste de les aider.

  3. Frédéric,

    Merci pour ce partage.

    Je trouve ton article interrogeant et pas trop démotivant non plus ;-).

    Je te proposerais d’aménager ton article pour :
    – encourager chacun à faire un travail sur lui, afin de conscientiser ce qui en lui est inconscient et déséquilibré dans son rapport au fantasme de l’écolieu (par exemple : besoin d’amour, d’acceptation, de sécurité émotionnelle voire même matérielle). Le premier pas vers l’équilibre.
    – si ton article est là pour donner envie de faire mieux, je te propose après chaque paragraphe, de proposer des bonnes questions à ce poser pour décypter besoins et intention, et développer en ayant conscience des intérêts et inconveiniants (une liste qui ne pourra être exhaustive)

    Qu’en penses-tu ?
    Bien à toi

  4. Bonjour JC Desjardins, la proposition de 4.6 ha est aussi une approximation, chez les autochtones, d’espace pour n’avoir que très peu d’impact sur son environnement. Cette superficie, qui semble exagérée inclus, oui la superficie de jardinage, mais celle aussi pour que les animaux sauvages continue d’utiliser le territoire (autant pour se nourrir que pour l’écosystéme) et surtout le bois de chauffage! Ça prend beaucoup d’espace pour minimiser notre empreinte! Voilà, petit partage, bonne soirée!

  5. Texte assez interessant effectivement. C’est bien de voir l’opinion des gens qui se trouvent ”de l’autre coté de la médaille’ si on peut le dire comme ça 😉 Par contre, 4.6 hectares par habitant c’est un chiffre tellement erroné 😀 haha. Sauf si bien sur c’est un francais de 400 kilos qui s’empiffre sans arrêt à toutes heures du jour, y compris la nuit. Chez moi (quebec) je cultive sur environ 0.018 hectare (oui oui, 0.018) et on est deux, et de juin à à octobre on ne va pas à la fruiterie du tout. On achète peu de viande…et on en mange rarement. Pour le grain, 0,5 hectare suffirait pour un couple moyen. Donc article interessant à lire pour voir le coté plus ”noir” de vouloir faire autrement, mais les faits ne sont pas à prendre au sérieux, seulement les opinions.

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