Les gars, les filles, Mamans et Papas

Un texte empli de vérités, de Lara J. Reçu dans le cadre du Concours Permatheque 2015 :

Un article qui ressemble plutôt à un récit, une histoire peut-être anecdotique dans le flot de documents passionnants de la Permathèque, mais avec laquelle peut-être, vous pourrez faire des liens avec le « sens ». Et puis parce qu’elle vous concernera un jour, de près ou de loin, presque sans aucun doute.

J’ai vingt et un ans, je m’appelle Lara et j’habite un joli village du sud de la France. A priori, vous êtes jusque là modestement concernés. J’ai fait ma scolarité dans un cadre et une famille relativement préservés. Une fois le bac en poche, je suis allée poursuivre des études de joaillerie à Paris, dans un tout nouveau milieu où je me plaisais bien. J’y découvrais les plaisirs de la vie étudiante, l’immense richesse culturelle de la ville, la première claque amoureuse.

Puis, subitement, en quelques jours seulement à l’aube de ma troisième année, j’ai du me soustraire à mon joli monde : on me diagnostiquait la maladie de Hodgkin, un lymphome, ou encore cancer du système lymphatique. Sombre horizon, à 20 ans, que d’arpenter des couloirs d’oncologie pour six mois, avec plus de tuyauterie que de poils sur le corps.

Pourtant, au-delà de ce prime abord apitoyant est survenue une magnifique traversée, celle qui oblige à se confronter aux questions dont on aime autant à se passer qu’elles sont cruciales : quel sens à tout ça ? Pourquoi tombe-t-on malade, a fortiori d’une maladie qui effraie autant, et si tôt dans une vie ? Si je comprenais pourquoi, je saurais comment m’en préserver pour le futur, mais aussi comment éviter à mes petits frères de vivre ça.

C’est ce qui nous a porté, mes parents et moi, à interroger des mois durant et aujourd’hui encore, pléthore de ceux qui connaissent le fonctionnement du corps, de l’esprit aussi, et de leurs interactions avec ce qui nous entoure. Nous avons redécouvert des clés essentielles de la santé, que le quotidien dans lequel on baigne susurre à l’oreille de notre inconscient d’oublier. Des choses si simples que l’on ne daigne bien y porter de la considération que lorsque l’on est au pied du mur et que ce sont des chercheurs, médecins ou biologistes qui les avancent.

_Le corps est notre véhicule, il faut donc commencer par y mettre le carburant qui convient. Et notre physiologie est ainsi faite (et s’explique par nos origines) qu’elle peine à reconnaître la plupart de ce que l’on nous propose en supermarché depuis quelques décennies de nouveaux aliments, toujours plus transformés, raffinés et saturés en molécules issues de la chimie. Notre système immunitaire ne reconnait pas non plus les microparticules de métaux lourds, plastiques, antibiotiques et hormones de synthèse de nos eaux, airs et vêtements. Il est mis à mal par nos rythmes biologiques décalés depuis l’électricité, le manque de sommeil et les conditions de vie trop sédentaires, mais aussi par nos vies stressantes, pour la plupart, avec bien sûr des répercutions sur l’autorégulation : c’est cette tendance naturelle du corps à aller vers l’homéostasie (l’équilibre de santé) que l’on empêche de s’exprimer.

Et les ondes ! Le sujet mérite un article à lui tout seul, remarquez simplement que même les fondations officielles d’accompagnement au cancer telles que l’ARC (Association pour la Rechercher sur le Cancer) recommandent le principe de précaution : mieux vaudrait se méfier de la publicité vantant la 4G et de ces antennes qui poussent dans nos paysages.
Et même si les perturbateurs extérieurs ne sont pas les seuls à avoir des effets sur nous, nos pensées et émotions ayant leur part d’influence, ils n’en restent pas moins les plus évidents à commencer à limiter._

(Lara n’étais pas sur de vouloir publier ce passage – Nous avons préféré le laisser, pour les vérités qu’il contient)

Connaissez-vous l’histoire des canaris que l’on mettait dans les mines, afin de prévenir les ouvriers des premières émanations de gaz toxiques ? Les canaris, avec leur résistance proportionnelle à leur gabarit, mourraient les premiers, pressant les hommes de remonter à la surface afin de ne pas succomber à leur tour. Eh bien, je suis de ces canaris, nous sommes de plus en plus à attirer l’attention sur les dangers sanitaires qui émergent. Si l’on persiste dans ce rapport à notre environnement, c’est votre « bonne santé » qui est menacée, juste avant celle de vos enfants et peu après l’Alzheimer – dangereusement banalisée – de leurs grands-parents.

Et si nous envisagions d’autres modèles, en harmonie avec nos besoins fondamentaux et les ressources de cette Terre qui nous porte, avant de n’y être contraints ? Ou ne serait-ce parce que de plus en plus d’entre nous manifestent de la souffrance ? Car ce n’est pas seulement une utopie, mais une proposition faite par la mouvance de la permaculture au petit matin d’une époque de changements nécessaires et promis par tous. Mais qui ose vraiment repenser de façon globale nos modes de vie et leurs croyances limitantes, pour assurer la pérennité des générations à venir ?

Il est encore temps de prévenir, de corriger le tir vers un modèle durable et éthique qui prenne en compte que tout ce qui a de la valeur n’a pas toujours de prix : on rase les forêts grâce auxquelles on respire, on pollue les sols qui nous nourrissent et les eaux qui nous abreuvent. Et si les abeilles devaient nous facturer leurs services, une étude américaine a estimé que le travail qu’elles fournissent représentait 153 milliards de dollars par an…

Comment avons-nous pu nous éloigner autant de l’essence de la vie, oublier sa merveilleuse légèreté, bernés par nos illusions modernes et consuméristes ? Allez-vous attendre, comme moi, de vivre un tel choc dans votre chair pour enfin remettre en question ? Rares sont ceux d’entre nous qui n’ont jamais eu l’occasion de s’interroger, rares aussi les militants d’un retour à la logique du vivant. Je voudrais être de ceux-là, de ceux aussi dont l’expérience doit servir aux autres. Il y a tant à faire ensemble, à commencer par « faire sa part » de ce qui est juste, localement : aimer, respecter, prendre soin, de soi et de toute expression de vie.

Lara J.

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