Les abris à insectes, également connus sous le nom d’hôtels à insectes, sont de véritables petits paradis artificiels conçus pour offrir refuge et confort à nos amis à six pattes, et voir plus. Saurions-nous nous glisser un instant dans une seule de leur paires de bottes, évoluant dans une végétation 10 à 100 fois plus haute que soit, ou au milieu de déserts de bitumes ? Imaginons maintenant un petit amas de matériaux, assemblé en un douillet nid pour l’hiver, ou bien en cachette pour se protéger des prédateurs au printemps… Jouant un rôle crucial dans la préservation de la biodiversité et dans le maintien de l’équilibre écologique de nos espaces naturels, ils participent au foisonnement de la vie et des interactions qui déterminent le bon fonctionnement de votre jardin en permaculture.
Ces structures peuvent se concevoir sous une multitude de formes et de tailles, et comporter une large diversité de composants, chacun adapté à un but spécifique ou à un type d’insecte particulier. Certains sont conçus pour abriter des pollinisateurs tels que les abeilles solitaires, tandis que d’autres offrent un havre de paix aux coccinelles ou encore aux papillons. Tout en discutant de tout ça, démarrons la construction de notre propre abri, et pour cela, un peu de récup’ et de ressources naturelles feront l’affaire :
Et les bénéfices seront conséquents : Tout d’abord, attirant les insectes curieux à la ronde, il favorise la pollinisation des plantes, ce qui est essentiel pour la production de fruits et de légumes dans les potagers, ainsi qu’à l’ensemble de la flore. Ensuite, ils contribuent au maintien de la diversité des écosystèmes en offrant un refuge à certains insectes bénéfiques, qui permettent d’équilibrer les proliférations d’autres espèces nuisant aux plantes. Encore, il participent à l’amélioration de la qualité du sol, par le recyclage des matières organiques des cycles de vie des insectes.
Les matériaux utilisés pour construire ces petits refuges sont aussi variés que les insectes qu’ils accueillent: des murs de pierres sèches aux vieilles tuiles, en passant par des bûches ou des bambous liés, les possibilités sont infinies. L’important est de créer un environnement suffisemment diversifié pour accueillir pour une large variété d’individus. Et nous pouvons y parvenir en disposant différentes matières, de manières à offrir de multiples tailles de cavités, répondant aux besoins spécifiques de chacun.
Ce sont donc des havres de biodiversité où la nature peut s’épanouir et prospérer. Alors, pourquoi ne pas en installer un dans votre jardin et observer la vie qu’il attire ? C’est une façon simple et efficace de contribuer à la préservation de l’écosystème, tout en ajoutant une touche charmante à votre extérieur.
Pour exemple, un type courant d’abri à abeilles, est créé à partir de bûches de bois dans lequelles des trous de différentes tailles (ex. 2, 4, 6 et 8 mm) sont percés, espacés de quelques centimètres d’intervalle. Ils doivent être légèrement inclinés vers le haut à partir de l’ouverture pour que l’eau de pluie puisse s’écouler et non s’y accumuler, et seront percés à environ 10 cm de profondeur dans le matériau, tout en ne perçant pas le fond. Les entrées de ces cavités doivent être suffisamment lisses pour éviter que les insectes ne se blessent en entrant, l’extérieur des hôtels à abeilles en bois pouvant même être régulièrement poncé.
De nombreux hôtels à insectes de ce type sont utilisés comme sites de nidification, notamment par les guêpes et abeilles solitaires. Ces dernièrent ne vivent pas dans une ruche avec une reine, mais traînent leur proie jusqu’à leur nid où un œuf est déposé. La grande majorité d’entre elles nidifient dans des tunnels creusés dans un sol nu, mais les abeilles charpentières, maçonnes et coupeuses de feuilles par exemple, nichent dans un tube.
Un simple faisceau de bambou ou de roseaux, attaché ou placé dans une vieille boîte de conserve et suspendu dans un endroit chaud, peut également convenir à certaines abeilles. Le bambou doit être coupé de manière spécifique pour permettre l’entrée des insectes. Il est commun de suspendre des tiges de sureau, de rose ou de mûre dont la moelle peut également servir de source de nourriture.
D’autres espèces aimeront plutôt un nid garnit d’argile, de pierres réfractant la chaleur, de sable, de foin ou encore de brindilles et d’écorces d’arbres…
L’emplacement idéal est un endroit chaud et abrité, comme près d’un mur orienté au sud (dans l’hémisphère nord) ou une haie. Les premiers insectes sont déjà actifs vers la fin de l’hiver et chercheraient activement un tel endroit pour s’installer.
Idéalement encore, un hôtel à abeilles doit être renouvelé à chaque début de saison, remplacé par du matériel frais au printemps : les trous contenant les cellules de la saison précédente peuvent également contenir des larves de mouches ou des acariens polliniques ayant déjà tué les larves d’abeilles. Des tubes propres éviteraient également les larves parasitoïdes, et la cohabitation avec les larves d’abeilles ratées et autres débris.
Pour aller plus loin, certains adeptent prennent soin de réaliser des blocs de bois avec des tubes remplacables, en carton par exemple ou doublé de papier. Ils prévèlent ensuite les cocons sains, les conservent au frais pendant l’hiver, et les remettent en place lorsque les bourgeons du printemps éclatent, sauvés des éventuels parasites.
A propos d’eux, et de leur régulateurs
Les insectes parasitaires sont également attirés pour utiliser les installations, comme les guêpes coucous pondant leurs œufs dans les nids des autres, afin de leur fournir une nourriture facilement disponible à l’éclosion, sans que le parent ait à les fournir.
Les abris attirent également leurs prédateurs qui aident à contrôler les insectes indésirables. Par exemple, les perce-oreilles sont bons à tenir présents dans et près des arbres fruitiers, où ils mangent les pucerons qui peuvent se poser perturber la croissance. Un pot de fleurs en terre cuite suspendu à l’envers, rempli de bottes de paille ou de laine de bois, est un habitat idéal pour les perce-oreilles. Les coccinelles sont faciles à nourrir en plaçant de nombreuses branches à l’intérieur d’une boîte en bois ouverte sur le côté pour fournir de nombreuses petites cavités. Préférant hiberner en grands groupes, un tel abri, spacieux, encouragerait probablement à s’installer. Les isopodes ont leur utilité en tant que charognards dans le jardin. Ces animaux aiment les grands espaces entre les briques empilées et les tuiles de toit pour se protéger de la pluie et se cacher des prédateurs.
Il est toujours essentiel de premièrement bien observer l’écosystème dans lequel vous souhaitez intervenir, afin de ne pas affecter négativement les interrelations éventuellement déjà en place.
Une petite vidéo pour en découvrir plus avec Ophélie “Ta mère nature” :
Et pour en apprendre encore plus en détail :
Construire son hotêl à insecte